Est-ce qu'on peut avoir mal, sans avoir de lésion ?

Nous n'allons pas pousser le suspens trop longtemps. Donc oui ! On peut avoir mal sans lésion,  et même si il y à une lésion, l'intensité de la douleur n'est pas liée à la gravité de la lésion !

Douleurs et madeleine de Proust

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Marcel Proust à mis un évidence un phénomène neurologique sans le savoir en parlant de ses madeleine.

Dans son livre "A la recherche du temps perdu", il décrit avec tendresse comment la simple odeur des madeleines le ramène aux dimanche matin de son enfance.

Par cette célèbre anecdote Proust évoque en réalité le fonctionnement du cerveau et des associations dont il est capable.

Le cerveau est un gros programme informatique, il recoit des entrées (par les sens par exemple) qu'il traite, pour faire ressortir des informations de l'autre cotés (ressentie, émotions, pensées, etc). 

Quand il était petit, il recevait de la part de sa tante une madeleine tous les dimanche matin. Dans son cerveau l'entrée "madeleine" et l'entrée "dimanche matin" fonctionnait donc toujours ensemble, à tel point qu'ils se sont associés.

On va voir que pour la douleur c'est pareil !

Les neurotags, les ampoules du cerveau !

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Dans le cerveau, chaque émotion, ressentie, situation, etc, active un ensemble de neurones spécifique, un peu comme une guirlande lumineuse qui s'éclaire, c'est ce qu'on appel un neurotag.

Si une guirlande est spécifique à une seule situation, elle peut partager son ampoule avec une autre situation. Du coup, quand une guirlande s'allume, elle allume en partie une autre guirlande associée. 

Quand Marcel sent une madeleine, son neurotag "odeur de madeleine" allume le neurotag "dimanche matin enfant".

Il est conditionné à se souvenir des dimanche matin dès qu'il sent une madeleine. 

Et pour la douleur c'est pareil !

Pourquoi c'est pareil pour la douleur ?

Plusieurs facteurs peuvent jouer sur la douleur et créer des associations de neurotags produisant de la douleur.

Par exemple, il suffit de se bloquer le dos en se penchant en avant, la forte douleur ressentie pourra créer une association entre l'action de se pencher et la douleur du dos. 

Mais pas seulement les situations amènent à la douleur, les croyances aussi. Si l'on vous dit "vous avez le bassin décalé, vous allez avoir mal" (alors qu'il n'y a aucun lien entre "bassin décalé" -d'ailleurs c'est quoi un bassin décalé ?- et douleur), il y a de fortes chances que cela participe à l'amplification de la douleur (c'est ce qu'on appel amplification somatique). Mais l'anxiété, le milieu social, les expériences passées, les attentes vis à vis de la douleurs, etc participent tous à moduler le message douloureux.

Mais le cerveau c'est plastique !

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Qu'est ce que ca veut dire ? Je croyais que c'était fait de cellules nerveuses, pas avec des dérivés d'hydrocarbure ! 

Calme toi Jean-Kev' ! On dit que le cerveau est plastique car il est remodelable à volonté ! Rien n'est figé ! Toutes les connexions  entres les neurones peuvent se défaire, de nouvelles peuvent se refaire !

Et c'est une très bonne nouvelle. Cela signifie que les neurotags de la douleur peuvent aussi être modifier pour ne plus trop se faire entendre dès qu'une occasion se présente! 





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